Correspondance WACQUANT

Baron de Wacquant (le Feldzeugmeister Jean-Pierre Théodore de Wacquant-Géozelles a priori)
à sa tante Marie Thérèse de Wacquant
au Chesne-le-Populeux Ardennes

BALE, le 23 avril 1814

Madame ma chère tante,
Toute ma vie je serai bien reconnaissant du plaisir que vous avez bien voulu me  procurer en me faisant faire la connaissance de mes bien aimables cousins, regrettant beaucoup de ne pas les avoir trouvés chez eux la veille de mon départ de Paris , pour leur demander leurs noms de baptême et le jour de leur naissance ; vous ne me désapprouverez pas, ma chère Tante, que j’ose m’adresser à vous dans cet objet. Non seulement je suis le généalogiste de la famille, mais c’est encore par la raison que je suis intentionné, puisque mon seul frère ne se marie pas, de léguer un jour tous mes papiers à votre aîné  ; il y trouvera que je n’ai pas traîné le nom qu’il porte et portera très bien, j’en suis convaincu.


(archives famille de BRAY)



Baron de Wacquant (le Feldzeugmeister de Wacquant-Géozelles a priori) à son cousin  Alexis Simon de Wacquant Garde du Corps du roy.

PRESBOURG (Hongrie), le 8 mars 1823

Mon très cher cousin, je crois savoir vous avoir mandé, il y a déjà longtemps, que vous êtes substitué à mon frère, pour avoir mes papiers après ma mort ; si ma femme  me survit comme je le désire, elle aura soin que ma volonté ait son effet ; en attendant, je vous envoie copie de mon diplôme de la couronne de fer et dans quelques semaines, je vous adresserai aussi un petit tableau de votre généalogie.

(archives famille de BRAY)





Ensemble de 3 lettres de Marie-Françoise de WACQUANT née de GRUTHUS à sa fille Marie-Thérèse de SURIREY de SAINT REMY (L’ orthographe d’origine a été conservée):




Madame de Surirey,
faubourg des Prés, à Verdun
12 octobre 1830

Aux Chesnes le 12 octobre

Je ne vous ai pas écrit ma chère Thérèse depuis longtemps parce que j’ai eu de vos nouvele par nos dames de Mecquenem, mais je vous écrit un petit mot quoi que je suis bien soufrante, on ma fait hiaire la ponquesion toujours la même cantité et cet pour vous souhaiter une bonne fête que je vous écrit aujourd’hui. Je prie le seigneur  de vous doner une bonne santée et de vous accorder les vertus de Ste Thérèse, vous limitée pour la (illisible) et la pasiense et l’obeisanse. jauret bien désiré de vous voir et mes chère petite, mais quand on a un mari si égoiste que le votre on ne peut conter pour rien la promesse d’une (illisible). Votre petit et un peu malade il fait les dents et la nourisse en a mil soins, on me laporte souvant prendre son café au lait Si bien qu’il soit chez vous il ne sera pas meux qu’ici et votre mari n’aime pas le brui des enfans. Je laisse à M de Pouilly le plaisir de vous écrire, adieu, je vous embrasse tant et ne garde point de rancune, je suis avec toute l’amitié possible votre mère et amie.

Gruthus de Wacquant

Je désire bien voir Fanny et Alix, j’espère que vous les anener

(Suite, d’une écriture différente, Marguerite de Pouilly ?)
Je suis revenue hier ma chère Thérèse, jetais depuis 10 jours à St Juvin assez malade. Le jour de mon arrivée après avoir soupé comme à l’ordinaire j’ai éprouvé une singulière chose, j’ai perdu connaissance et je suis tombé au bas de mon lit, je me suis relevé et j’ai été tombé à l’autre bout de la chambre où j’ai failli me tué, je suis resté plusieurs minutes absolument insensible mais je vais beaucoup mieux aujourd’hui, j’ai bien dîné et sans que cela me fasse mal, j’espère en être quitte comme cela. J’ai pourtant encore la tête étourdie mais je me ferai saigné un de ces jours. C’était bien mon intention d’aller vous voir de Cornay mais je compte le faire dans 6 semaines quand on vendra Cornay que je compte acheter, les événements qui ont eu lieu ne me laisse pas d’autre choix.
Adieu ma chère Thérèse, je vous embrasse tous de tout cœur. Je compte retourner passer l’hiver à Paris.




Madame de Surirey,
maison de Mlle Julien, rue Saint Louis, faubourg des Prés, à Verdun.

Aux Chesnes le 20 avril 1830
Je rassemble toute mes forse, ma chère Thérèse, pour vous écrire un mot, vous dire que ma position et toujours bien triste, mes forse s’en vont tout les jours, on me ire règlement tout les 10 jours une cuvette d’eau qui contient 30 à 32… chaque fois, je met espoir sur le beautens mais nous en avont du si mauvais que je ne pourer peut etre pas surmonter, j’ai le plus grand désir de vous voir et vos enfan, mais moi il faut un miracle pour pouvoir y aller vous voir, si vous ne venez pas lorsque il fera plus beau je renonserai donc au bonheur de vous voir, doné moi de vos nouvelles (illisible) vous et votre mari (illisible) dites lui que je lui ai toujours connu un bon cœur et que je ne crois pas qu’il l’ait changé, souvent (manquant) influe sur le tempérament mais le cœur reste toujours bon.
Votre petit vient comme un charme, il marche à la min, il faut que je lui fasse faire des bas, les siens sont trop étroi et des souliers, il fait mon bonneur en venant me voir souvent. Luise m’envera sa colerette par Charles qui repasera bientôt. Je suis fatiguer et (illisible) de vous dire que je vous aime tout mon cœur et vous fait mes compliment et à Mr et mme La Bouverie (illisible). Adieu.

Gruthus de Wacquant

Mme de Mecquenem et toujours malade et (illisible) à Vousiers.
Mme Portale vous fait ses compliments.


(Suite, d’une écriture différente)
je me joins avec Madame pour avoir l’honneur, Madame, de vous écrire un mot et pour vous dire que nous somme bien ennuyer de ne pas recevoir de vos nouvelles, il m’en coute bien que je ne peux plus aller vous voir à Louverny. C’était pour moi une jouissance et un petit moment de disipation mais tous mon désir que vous soyer contente et que Monsieur de Surirey se guérisse. Vous êtes sans doute étonnée de voir l’écriture de madame. Je ne doute pas du plaisir que vous resenter en en faisant lecture, elle naurais pas pu nous en faire autant hier, sa position est bien pénible car se une chose inconpresible, l faut croire qu’elle a une rude force. Ne douter pas de la peine quel éprouve d’être privée de vous voir, mais elle espère toujours vous voir dans le courant de l’été que vous viendrez voir votre petit qui et toujours bien jantis, il vient lon ne peux pas mieux, sé un bel enfant. Ses sœur auront bien du plaisir à le voir. Je vient de lui donner une demi douzene de grand (illisible) deux paires de bas de soulier, vous pouvez être tranquil sur sont conte. Je vous prie pour la satisfaction de Madame écriver lui plus souvent, elle sennuit aussi après les deux petites. Monsieur Simon nous adit quel était bien changée à leur avantage, cela nous a fait plaisir. Lé petit de Mr de Mecquenem vont aussi très bien, je ne crois pas que Mme de Mecquenem poura rester à Vousier, elle sonnait beaucoup, je pense quel ira la semaine prochenne à Charleville, je ne sais pas trop si elle ni restera pas, peut être que sont ennuit se passera, cela et malheureux. Rien de plus à vous mander que tous mon désir que vous soyez bien portante. Sé dans ce sentiment madame que je vous prie de présenté mon respect à Monsieur de Surirey et vous prie de me croire avec le sentiment d’estime votre toute dévouée.

Lapère

Jembrasse lé petite, je vous prie de faire mé compliment à Louise et Auguste. Etes vous toujours contente de lui ? contée sur mé bon soin auprès de madame.




Madame de SURIREY,
aubourg des Prés, à Verdun.

Aux Chenes, ce 18 janvier 1831

Je ne vous ai pas écrit depuis que jai resu votre lettre et celle de ma chère Louise, j’espère que vous nete pas facher et moi cet que je voulet toujours atendre voir comme iret mon pauvre petit auguste mais je ne peux tarder plus longtemps à vous donner de mes nouvelles et des siennes. Pour moi je vais un peu mieux, je commence à marcher de ma chambre à la sale, soeule avec un baton, je bois, je mange bien, dort bien, mais on est obligé de me faire la pnction tous les 19 jours, si Dieu voulet metre une fin à cela je pouret profiter au moi de mai du potager, d’aller vous voir cet été, mais je ni conte pas. Pour vous vous tiendrez j’espère votre parole e mes pauvres petites que je désire bien voir. Je vous remercie ma bonne amie des ouvrages que vous maver envoyer, je vous remersirer en ayant le plaisire de vous voir continuer à bien faire aimer moi respecter vos bons parens aimer bien Alix que l’on dit être charmante. Adieu ma bonne Thérèse, embrasser votre mari pour moi, je suis si fatiguer que mme La paire va vous donner des détails du petit.

Gruthus de Wacquant

On dit que le chevalier vient à Maubeuge, qu’il quite belfort. Mes compliments chez Mr La Bouverie.


(Suite, d’une écriture différente)
Madame, j’ai l’honneur de vous écrire, Madame ne pouvant vous en dire davantage comme vous pourier le penser car Madame a bien de la peine de vous écrire mais surtout quel avait le désir de vous écrire pour que vous veriez son écriture. Elle a reprit sa lettre troi foi. Elle voulait vous mander quel était tranquil pour son procet, Mr de mecquenem a vu a Paris des personnes très (illisible) lui bien dit quil ni avais aucun embaras. Joubli de vous dire que pour le bois de quatre champs. Madame vous parle de votre petit. Il est toujours bien soufrant, il est bien diminué le pauvre petit et plein dumeur, il aura bien dela peine à faire sé dent, il nen a encore que quatre, il et bien difisile maintenant, bien grognion mais le pauvre enfant se né pas sa faute, il et toujours bien entendu, je vai le voir tous lé jour comme vous ne dever pas en douter. Aussitôt quil me voi entré le pauvre petit va me trouver une chèse et vient me chercher par la min pour me faire asoir, il et content lors quil me voi. Je suis bien fâcher  d’être obligée de vous mander la provision de votre petit mais il me semble que je doit vous la mander. Sa nourisse est désoler mais se né pas nonplus sa faute car il et toujours très bien tenu. Elle me charge de vous dire mil chose honnête. Je n’ai rien de nouvaux à vous mander. Madame va aser bien mais il faut toujours aitre deux pour la coucher.
Monsieur de vacquant et toujours boiteux aser fort, je craint pour lui cela soit long, cela et bien jênant pour lui car il a beaucoup à aller. Madame a bien le projet daler vous voir mais je doute quel puisse réussir mais j’espère que vous feré votre possible pour venir printant. En atendans se plaisir, je vous prie de me croire avec estime votre toute dévouer.

Lapère

Je n’oubli pas vos enfant, je lé embrasse de tous mon cœur. (illisible) me charge de vous présenter son respect.




Pièce manuscrite intitulée « extrait d’une lettre du Général de Wt » de la main d’Alexis Simon de WACQUANT

Vienne, 28 octobre 1834
Ce déplorable contre-temps(la maladie du Cte de Montbel), on ne peut en douter, a tout à fait embourbé votre réclamation d’arrérages, l’initiative de l’affaire ayant dû être, comme vous savez, un office du Prince de Metternich au Conseil aulique de guerre qui aurait dit en substance : je prends intérêt à ce qu’il soit débattu si et comment la prétention de Mr de Wacquant est fondée. Et Mr de Montbel vous avait promis d’aiguillonner vivement le prince adhoc. Celui-ci, constamment submergé de grandes affaires a oublié la vôtre, il faudra donc retourner à la charge. Le conseiller référendaire dans la partie des pensions, chez lequel je vous ai mené et qui est un ami éprouvé de Marie  est toujours très bien disposé à donner de l’efficacité à votre demande. Mon cher ami, sans une itération d’apparition à Vienne, vous ne pourrez jamais réussir, revenez y donc le plus tôt possible et n’allez pas pour cela attendre l’été, Dieu sait ce qui arriverait.




Lettre d’Alexis Simon de WACQUANT à sa sœur Thérèse.

Mélimé, le 28 septembre 1847

Ne recevant pas de tes nouvelles, ma chère Thérèse et ne sachant pas si tu pourras aller à Cornay avant le départ d’Alix je prends le parti de t’envoyer par la voiture de service les pièces que tu as demandées à Mme Doyen. Si tu avais été à Cornay  j’aurais pu y aller passer quelques heures avec vous mais autrement je ne puis quitter la maison maintenant que tous mes enfants et petits-enfants se trouvent réunis chez moi à Madame de Montalard . On est allé aujourd’hui rechercher Du Guet  qui nous a quitté la semaine dernière pour aller faire la recette et son versement. Caroline  et son mari ne sont plus que pour quelques jours avec nous à cause des vendanges qui ne tarderont pas à avoir lieu. Toute la famille aurait bien voulu vous voir tous.
Nous concevons bien, ma chère Thérèse, que tu sois désolée de voir partir ta chère fille. Elle est si raisonnable pour son âge  que cela doit te tranquilliser sous bien des rapports, avec cela elle a tant de bonnes qualités qu’elle se fera aimer partout où elle ira. Elle se créera un avenir tout en se faisant de bons amis des personnes avec lesquelles elle va vivre. Rappelle-moi au souvenir de Mlle de La Charlière et dis lui combien je regrette de ne pouvoir aller passer quelques instants avec elle. Embrasse Alix particulièrement pour moi, ma belle-mère et mes enfants l’embrassent aussi et lui souhaitent tout le bonheur qu’elle mérite.
Je joins aux papiers que je t’envoie une petite note sur la famille et une traduction que j’ai faite dans le temps. Mlle de La Charlière a dû voir la Gazette de Vienne qui contenait cet article nécrologique. Si je n’ai pas bientôt des nouvelles de la personne dont je t’ai parlé dans ma dernière lettre je serai obligé de prendre un autre parti, je t’en écrirai plus tard.
Mande moi si tu es contente de ton voyage à Wandelainville ; parle-moi d’Alix et de tout ce qui l’intéresse.
Je vous embrasse tous de tous mon cœur.

Ton dévoué frère.

Sigé : de Wacquant

Les Doyen sont venus dîner aujourd’hui avec nous ; ils vous embrassent tous. Madame Doyen  commence à se remettre de tous les tourments qu’elle a éprouvés depuis quelque temps ; son petit  va mieux.



Baron de Wacquant (Alexis Simon 1792-1869) à sa nièce Alix de SURIREY de SAINT REMY

Mouzon, le 7 décembre (sans aucun doute 1865).

Je ne puis t’exprimer, ma chère Alix tout le plaisir que m’a fait éprouver ta bonne lettre du 29 9bre dernier ; j’en aurai pleuré de joie… Je conçois la satisfaction que tu as dû ressentir en voyant notre cher Prince et son auguste épouse, et en pouvant t’entretenir avec cette aimable Comte de CHAMBORD , que tu désirais voir depuis si longtemps. Je te remercie bien de lui avoir parlé de moi et de m’avoir transmis son aimable invitation ; je serai bien heureux de pouvoir y répondre le plus tôt possible et d’aller lui présenter l’hommage de mon dévouement avec mon regret sincère de ne pas le voir sur le Trône qui lui appartient et où il aurait si bien tenu sa place. Bien que j’aille beaucoup mieux, je ne suis pas en mesure d’entreprendre un si long voyage ; d’un autre côté, je ne puis quitter ma femme  dont la santé me donne beaucoup d’inquiétude à cause de son grand âge (84  ans le 2 février prochain). Si j’étais libre, j’irais encore une fois, voir notre bon Prince et me présenter à madame la Comtesse de CHAMBORD que je n’ai pas eu le bonheur de rencontrer dans mes derniers pèlerinages. Combien tu dois aimer cette charmante Impératrice qui a mis tant de grâces à te procurer la faveur que tu ambitionnais depuis longtemps… j’ai appris avec peine, ma Chère Amie, que tu n’étais pas contente de ta santé ; vous avez maintenant un nouveau médecin qui, je l’espère, te la fera recouvrer. Est-ce que le docteur Wattman, Baron de Malcamp, n’existe plus, ou n’est plus à la cour ? C’est lui qui a soigné le Duc de BORDEAUX  dans la chute affreuse qu’il avait faite à Kirchberg ; j’ai beaucoup connu sa femme, née, je crois, Baronne de BEAULIEU ; elle venait chez le général de WACQUANT à Mauer et j’ai été plusieurs fois chez elle à Hietsong. J’ai encore une charmante lettre d’elle lorsque nous avons perdu le général de WACQUANT. Depuis mon retour à la santé, je t’aurais écrit ma chère Alix, si je ne t’avais pas su souffrante. Je voulais te demander de me rendre un petit service, plus pour les enfants de la MALMAISON que pour les miens, puisque je n’ai que des filles . Je voudrais avoir une copie authentique de la supplique ci-jointe présentée à l’EMPEREUR et au bas de laquelle SA MAJESTE a bien voulu mette sa Signature pour être agréable à son bon Feldzeügmeister, comme IL le nommait Lui-même, lorsqu’il est venu Lui-même à pied, à MAUER, s’informer de sa santé, quand il était dangereusement malade. Malgré le consentement de EMPEREUR, son Conseil des Ministres n’a pas voulu m’accorder les honneurs du Baronnat en Autriche, à cause de ma qualité de FRANÇAIS ; j’étais cependant fils d’un ancien Capitaine au service de l’Autriche  ; il fallait me faire naturaliser Autrichien, ce que je n’ai pas pu faire à cause de ma famille et de mes propriétés en France. C’est alors que je suis allé à KIRCHBERG avec OCTAVIE faire part de ma position à nos princes exilés qui m’ont envoyé à MAUER l’attestation dont je joins ici copie, la famille LAILLAUT  s’étant emparée de tous les titres et papiers, contrairement à la volonté du GENERAL exprimée dans les lettres que j’ai entre les mains. Cette même famille s’est fait mettre en possession de sa fortune, ce qu’elle n’a obtenu qu’au bout de trois années, SOUS la RESERVE des DROITS des TIERS. Comme je n’ai pas voulu avoir de procès avec cette famille qui m’est alliée par sa Grand-mère, ma Cousine germaine Sœur du Général de WACQUANT, je les ai laissés bien tranquille jusqu’à ce jour. Je tiens plus aux papiers qu’à la fortune puisqu’ils m’étaient destinés par le GENERAL et devaient être remis, après moi, aux WACQUANT, de GOETZ , seuls héritiers du NOM, comme tu le verras par la copie des lettres ci-jointes. Le Général de WACQUANT n’était plus à lui quand le Prince DIETRICHSTEIN , son ami, lui fit signer son testament en Allemand, par lequel il léguait toute sa fortune à ses Parents, sans désigner personne, ce qui a amené tant de prétendants du côté maternel et paternel. Il n’était pas besoin de testament, puisqu il avait une Sœur et des Petits-Enfants d’une autre Sœur. Si le Prince avait mis les parents de SON NOM , la chose était claire ; il n’y avait que moi et mon Frère et nos cousins de GOËTZ. Le PRINCE DIETRICHSTEIN m’a dit à moi-même qu’il me croyait neveu du Général, alors que je n’étais que son Cousin Germain AGNAT et NON-COGNAT  ; il croyait que je devais avoir ma part dans sa succession. Le Général de WACQUANT m’avait montré le très beau sabre qui lui avait été donné par l’EMPEREUR de RUSSIE et qu’il me destinait ainsi que la Plaque de tous les Ordres réunis dont LAILLAUT l’aîné s’est emparé. Si ma cousine avait survécu au Général, elle connaissait ses intentions et se serait empressée de les exécuter. C’est à cause d’elle que je n’ai pas voulu accepter la proposition que le Général m’a faite de déposer pour moi, à la banque de VIENNE, cent mille florins pour établir le majorat de Baron, je n’ai pas voulu en priver sa veuve, ni renoncer à ma qualité de Français. J’ai encore entre les mains la lettre où mon Cousin me fait cette proposition ; mais je m’aperçois que ma lettre est déjà volumineuse ; tu n’aurais peut-être pas le temps de la lire à cause de tes nombreuses occupations. D’ailleurs ma chère Alix, s’il y a indiscrétion dans la demande que je te fais, regarde-la comme non avenue. As-tu occasion de voir M. de ROESGEN, neveu de la femme du Général de WACQUANT et de WOLFF qui demeurait avec moi à MELIME ? C’était un officier distingué, qui doit être aujourd’hui général, s’il est encore de ce monde. Il a bien connu ma belle-sœur AMICIE  et ma bonne OCTAVIE et a fait avec nous le beau voyage d’ICHL  dont j’ai rapporté les principales vues que je revoyais l’autre jour avec d’autant plus de plaisir que tu les avais admirées toi-même avec ton Impériale Elève l’Archiduchesse GISELA. Je n’oublierai jamais HALLSTADT où nous avons passé une journée si agréable avec ces Dames et ROESGEN. Si jamais tu le rencontrais, ne m’oublie pas auprès de lui. Vois-tu aussi quelquefois le Comte de MENSDORFF POUILLY  dont j’ai connu beaucoup le père que je rencontrais chez Madame la DAUPHINE à VIENNE et qui venait chez le Général de WACQUANT, dans sa propriété auf der MAUER , j’allais aussi le voir chez lui, à VIENNE, à mon dernier voyage, en 1842, il m’a remis son portrait pour mes neveux de POUILLY , ses cousins, il avait promis de venir me voir à MOUZON d’où nous aurions été visiter ensemble les restes de son château de POUILLY  qui n’est qu’à deux lieues d’ici. quand je vais à BRUXELLES, le roi LEOPOLD, son beau-frère , me reçoit toujours avec bonté, parce qu’il aimait beaucoup le Général de WACQUANT qu’il avait connu particulièrement à OUFREL et qu’il honorait d’une estime toute particulière. Nous sommes toujours sans nouvelles de la tante de RUSSIE, je ne sais ce qui peut l’empêcher de nous écrire. Elle a dit à ta mère, dans sa dernière lettre, il y a plus de six mois, qu’elle voudrait bien vendre ses maisons et obtenir de toucher sa pension en France, où elle reviendrait bien volontiers ; je lui ai fait répondre par ma sœur, que Sa Majesté l’IMPERATRICE de RUSSIE, ayant acheté à NICE, la villa où était mort le Grand-DUC et les deux autres qu’Elle habitait avec sa suite, elle devrait obtenir la surveillance de ces trois villas, ce qui lui permettrait d’habiter Nice où elle pourrait toucher sa pension ou les émoluments qui lui seraient assignés. Nice est une résidence charmante pour l’hiver, car l’été y est trop chaud et la poussière est très désagréable, ce qui oblige monsieur de COURCY , que tu connais, à demander son changement. Il est là depuis quatre ans et s’y plaisait beaucoup, mais sa femme ne pouvant y rester pendant cinq mois de l’année est forcée d’aller passer ce temps dans une autre ville, ce qui ennuie beaucoup son mari ; il m’a écrit, il y a quelques jours, que si on ne lui donnait pas une autre résidence, il tâcherait d’obtenir sa retraite pour aller se fixer auprès de ses frères à Poitiers. C’est dans cette ville que demeure ma belle-sœur AMICIE, qui a, dit-on, deux belles jeunes filles à marier . Elle me tient toujours rigueur, je ne sais pourquoi, car je n’ai rien à me reprocher. Hortense de CONLE Hortense de CONLE qui l’aimait beaucoup et devait laisser la moitié de sa fortune à ses enfants est morte, subitement, sans avoir eu le temps de faire ses affaires. On prétend que monsieur de SAINT-BALMONT  qui n’a pas d’enfants de Mlle de CONLE, sœur d’Hortense, s’est déjà fait donner, par sa belle-mère, une partie de la fortune qui retourne à ses neveux et nièces.
Ma femme va un peu mieux depuis quelques jours ; elle me charge de bien des amitiés pour toi. Je t’embrasse de tout cœur et te renouvelle l’assurance de mon bien sincère attachement.

Ton oncle
WACQUANT

 


Lettre d’Alexis Simon de WACQUANT à sa nièce Alix de SURIREY de SAINT REMY

Mouzon 25 janvier 1866

Je ne t’ai pas répondu plus tôt, ma chère Alix, parce que je voulais en même temps te donner des nouvelles de Villers  où je devais aller s’il eût fait plus beau. Aussitôt que j’aurai fait ce voyage en passant par Saint Walfroy  où j’ai de nouvelles actions de grâce à rendre pour la continuation de ma bonne santé je l’écrirai à ta mère qui te dira comment va le bon père Faucheur  que j’ai trouvé aussi bien cassé à mon dernier voyage. J’ai été bien heureux de ta bonne lettre, ma chère amie, et moi aussi j’ai fait des vœux bien sincères pour l’amélioration de ta santé afin que tu puisses remplir comme tu le désires la noble tache que la Providence t’a imposée, tu as besoin d’être délivrée de ces souffrances qui paralysent tes bonnes intentions. Heureusement que tu as une amie qui peut te seconder quand le malaise que tu éprouves se porte à un trop haut degré. Dieu veuille te rendre tout à fait bien portante !
Ma femme va beaucoup mieux depuis un mois, cependant je n’ose pas encore la quitter pour aller passer quelques jours à Mélimé où mes affaires m’appellent, elle a parfois des instants de faiblesse qui m'inquiètent d’autant plus que  le 8 du mois prochain elle aura 84 ans sonnés. Je voudrais bien que le Bon Dieu me fît la grâce d’aller jusque là, à cause de ma bonne Caroline dont la position me tourmente et à laquelle je pourrais venir en aide si Dieu me prête vie. Tu sais qu’elle va avoir son 9° enfant. Irma, qui va très bien ainsi que son mari et ses enfants m’a écrit avant hier que sa sœur n’allait pas mal non plus, mais qu’elle était bien lourde, ce qui me fait croire qu’elle ne tardera pas à voir sonner l’heure de la délivrance. Quelle fécondité ! ma chère Alix, que Dieu veuille bien répandre ses bénédictions sur elle et sur ses enfants ! Irma m’a écrit que le bon curé du Chesne vient de s’adresser à la cousine d’Amonines  et lui a peint la triste position de sa sœur, dans l’espoir qu’elle viendrait à son secours. J’en doute beaucoup parce que si la cousine aimait sa famille, il y a longtemps qu’elle aurait ait quelque chose. Pour Caroline qu’elle connaît et à laquelle elle paraissait s’intéresser , ce serait chose facile pour elle qui jouit de plus de quarante mille francs de revenus et qui n’a de charges que celles qu’elle veut bien s’imposer. elle préfère les églises et les établissements religieux aux membres de sa famille maternelle.
Si Dieu me prête vie, ma chère Alix, et que ma femme aille mieux dans la belle saison, je me rendrai bien volontiers à la gracieuse et aimable invitation de notre cher prince  et je serai doublement heureux d’aller le voir ainsi que toi. J’ai reçu il y a quelques jours une lettre de Coursy  qui, en m’envoyant sa photographie et celle de sa fille Louise, m’apprend qu’il est nommé inspecteur des forêts à Vesoul, dans le voisinage de son frère, conservateur à Chaumont. Il en est d’autant plus content qu’il sera rapproché de Plombières et de Bourbonne où sa femme venait tous les ans passer une saison. Elle ne viendra à Vesoul qu’au mois de mai après la première communion de sa fille. Par ce moyen elle évitera de passer subitement d’une chaude température à une bien froide.
Je ne crois pas t’avoir dit encore, ma chère Alix, qu’en 1834 à mon premier voyage à Vienne, j’aurais réclamé auprès du gouvernement d’Autriche les dix années de pension(15000F) dus à mon père et qu’il n’avait pas pu toucher à cause de la révolution française. Le prince de Metternich avait eu l’extrême bonté de recommandé cette affaire au Conseil Aulique de guerre ainsi que tu le verras par un extrait de la lettre ci-jointe ; mais la grave maladie dont le comte de Montbel a été atteint aussitôt son mariage a été cause qu’il n’a pas été fait une réponse favorable à ma réclamation qui était aussi dans l’intérêt de ta mère puisqu’elle avait droit au quart de la somme ci-dessus. Elle était bien due légitimement à mon père qui n’avait pas pu la toucher tous les ans à Luxembourg comme de coutume à cause du malheur des temps lorsque Luxembourg est tombé au pouvoir des français en 1792, et il y avait peine de mort contre tous les français qui entretiendraient des relations avec l’Autriche. c’est par cette raison que jusqu’en 1814 nus n’avons eu aucune relation avec le général de Wacquant  qui était le neveu de mon père, et par conséquent ton oncle à la mode de Bretagne. Si dans un moment opportun tu peux voir porter ces faits à la connaissance de S.M. l’Impératrice qui est si bonne pour toi cela ne pourrait que te faire du bien et te donner encore plus de droit à sa bienveillance. Sa majesté doit déjà savoir que tu es proche parente du vieux général que feu l’Empereur aimait beaucoup, de même que l’archiduchesse Sophie. Le baron de Wacquant était chambellan de S.M. le roi de Bavière. Il avait été le compagnon d’étude du feu roi Max de Bavière et ses deux femmes étaient chanoinesses de l’ordre de Ste Anne de Munich.
En parlant du général Wt, tu ferais bien, ma chère amie, lorsque la belle saison sera de retour et que tu habiteras Schönbrünn, d’aller visiter auf der Mauer son tombeau pour t’assurer s’il est en bon état et s’il n’a pas besoin de réparations urgentes. Il est situé à l’extrémité du village et très rapproché d’un beau parc vers lequel je dirigeais quelquefois mes promenades. La campagne du général était à l’autre extrémité en face d’une maison où logeait le comte Daun et sa famille.
J’ai appris avec plaisir que Mlle de Wattemann était encore de ce monde. Si ta santé te permettait dans la belle saison de faire sa connaissance je te prierais de me rappeler à son aimable souvenir. Le général de Roesgen est bien le neveu de la femme du général. Il avait une sœur charmante nommée Louise et mariée à un gentilhomme hongrois du nom de Zur…(illisible).
Le général avait dans son régiment un jeune homme du nom de Wacquant (Théodore), un triste sujet. Je ne sais pas ce qu’il sera devenu. Son vrai nom était, je crois, Müller.
J’ai eu par hazard ce matin des nouvelles de Mr Faucheur par le frère du receveur des douanes françaises qui habite…(illisible). Il n’allait pas mal. Son fils Jean Baptiste est toujours souffrant.
En attendant le plaisir de te revoir ma bonne Alix, je t’embrasse de tout cœur et t’aime de même.

Signé : ton oncle, de Wacquant
Ma femme qui t‘aime toujours beaucoup, te fait bien des amitiés.




Lettre de Louise Charlotte de WACQUANT à sa sœur Thérèse (orthographe conservée).

Ekaterinoslaw, le 20 de décembre 1874.

Chère et bien aimée sœur Thérèse, je ne sais réellement comment te remercier pour toutes tes aimables lettres qui me sont toutes parvenues et pour lesquelles je te suis bien reconnaissante. Si ce n’était toi, bonne et tendre amie, je me compterais oubliée entièrement de tous les miens. Je te félicite de tout mon cœur au renouvellement de l’année. j’adresse du fond de mon cœur des vœux à l’Etre Suprême pour la conservation de tes précieux jours et le bonheur des tiens. Félicite de ma part, chère amie, Paul  et, quand tu lui écriras, dis lui de ma part que je suis enchantée de le savoir bien marié. Que Dieu les comble de sa Sainte bénédiction et qu’ils soient heureux. Où sont-ils maintenant ? c’est notre chère et bonne Alix qui est bien revenue vivre au sein de tout ce qu’elle a de plus cher, embrasse la bien tendrement de ma part de même que l’aimable Fanny, son cher époux et ma gentille nièce Thérèse leur fille.
Ne te fâche pas contre moi, bonne et chère sœur si je ne t’ai pas écrit depuis si longtemps. T’en dire la raison, il faudra trop de temps pour te mettre au fait de tout ce qui se passe avec moi… Le poids des années pèse bien lourdement sur ma pauvre tête. Presque depuis un an je suis toujours malade, c’est avec grand peine que je puis tracer quelques lignes. Mes rhumatismes qui se sont logés sur mes deux épaules ne me donnent aucun repos, jour et nuit, c’est un supplice !… Tous les médecins ne peuvent rien alléger, j’ai donc pris le parti décisif de ne me plus faire traiter. Ce sont les nerfs qui en souffre. Surtout depuis l’arrivée d’Arthur, de le voir atteint d’une si terrible maladie : dans les commencements nous croyons pouvoir l’aider, mais maintenant tout devient inutile . quand les accès commencent, toutes les personnes qui le voie s’effraient extrêmement. Ne me parle jamais dans tes lettres de ce que je t’écris le concernant, cela lui ferait trop de peine. Du reste c’est un bien bon enfant, quand je lui ai dit que je t’écrivais il m’a bien prié de te rendre ses très humbles respects, ainsi qu’à tes chères et aimables filles Alix et Fanny. Nous parlons souvent de vous. Voici le malheur que mes affaires n’avancent pas. Il y a tant de changements, tout était presque arrangé mais un seul membre de la famille des héritiers n’a pas voulu être d’accord avec les autres, voilà où nous en sommes.
Soit si bonne chère sœur de rendre bien des amitiés de ma part à Charles de Mecquenem et à Louis  ainsi qu’à ma nièce sa femme Caroline et ses charmants enfants, je les embrasse tous du fond de mon cœur. Comment va la santé de Céline et de ses filles ? je leur aurais écrit à tous mais c’est encore bien difficile pour moi.
Ne m’oublie pas près d’Irma , de Caroline  et de Louise de Pouilly et de la comtesse Victorine et marguerite. Le marquis et son fils, ne les oublie pas. Je t’embrasse, bonne sœur, comme je t’aime. n’oublie pas celle qui regrette d’être si loin de toi, il n’y a pas de nuit qui se passe sans parler de toi. Ton affectionnée sœur et sincère amie.                   

Louise.





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