Créer un site internet

Une escapade dans les Ardennes

 
 
 
Petite escapade dans les Ardennes
sur les traces d'Hippolyte de SURIREY
 
  Mercredi 22 octobre 2003
 

A l'occasion d'une mission de reconnaissance d'exercice à l'intention des capitaines stagiaires de l'Ecole de cavalerie, entre MARNE et ARDENNES, un petit détour me conduisit dans la région du CHESNE.

Je commençai par MONTGON où je cherchai d'abord le cimetière; celui-ci se trouve autour d'une église moderne construite après la destruction de l'ancienne église paroissiale en 1940 , au sommet de la colline sur laquelle est édifié ce très modeste village; je n'y trouvai malheureusement pas les tombes WACQUANT que signalait la tante Marie DOYEN dans les notes accompagnant les "souvenirs de la tante Alix". Je trouvai par contre sans difficulté le château de Mélimé qui, un peu à l'écart du village, sur une hauteur en vis à vis au sud, domine le canal des Ardennes.

On accède au château par une côte prononcée qui permet de l'aborder par son flanc ouest. Entouré au nord par d'imposants communs formant une cour de ferme, le château lui-même présente sa façade assez modeste au sud. Celle-ci est flanquée à l'ouest d'une grosse tour ronde assez ancienne quand sur le côté nord du bâtiment, dans la cour, est appuyée une tour carrée qui contient l'escalier desservant l'étage et les combles. L'ensemble me parut abandonné mais après un tour rapide j'observai de la fumée à une cheminée et quelques volets ouverts en façade. Je tentai donc ma chance à la porte d'entrée où je trouvai une sonnette.
Melime
Mélimé

Une femme assez âgée vint m'ouvrir et, après que je lui eu expliqué l'objet de ma visite, m'accueillit très aimablement en me disant que le nom des familles de POUILLY et de WACQUANT ayant occupé cette maison lui étaient familiers. Son mari, mort peu de temps auparavant, tenait cette maison de sa famille qui l'avait acquise au début du XX° siècle et s'était intéressé à l'histoire de la maison. Elle me proposa de faire un peu le tour de la maison et me fit voir en particulier les deux tours. La tour carrée qui abrite l'escalier est manifestement très ancienne (XIV ou XV°s.); son escalier en colimaçon a malheureusement été refait en marbre gris dans les années trente et seul subsiste d'origine un petit escalier final qui permet d'atteindre le comble de la tour. On peut accéder à cette tour de l'intérieur ou côté cour par une petite porte surmontée d'un reste de blason et défendue par un assommoir qui la surplombe de plusieurs mètres. La tour ronde comporte quant à elle un accès extérieur uniquement pour le rez-de-chaussée et son intérêt réside dans la voûte intérieure soutenue par deux arcs de plein cintre.
Melime 3Mélimé - côté cour


Après cette petite visite je remerciai la propriétaire et repris la voiture, me dirigeant ensuite vers LOUVERGNY. Je connaissais bien ce village, y étant déjà passé avec Caroline et les enfants, mais n'avais jamais été au cimetière. Après une brève halte devant la maison d'Hippolyte, bien reconnaissable aux agrafes de fer de la façade qui portent le millésime 1778, je gravis les quelques marches qui mènent au cimetière et y trouvai sans difficulté la tombe d'Auguste de SURIREY, premier fils d'Hippolyte.
 
Louvergny 5
Louvergny
 
Constituée d'un bloc rectangulaire en pierre blanche d'environ 70 cm de hauteur, la pierre tombale est gravée en creux d'une croix sur sa partie supérieure et les inscriptions rappelant l'inhumation d'Auguste figurent, très bien conservées, sur le côté. En dégageant la base de la pierre je fis apparaître l'inscription "CONCESSION A PERPETUITE" encore très nette elle aussi. Le cimetière étant apparemment régulièrement entretenu, il est probable que la tombe restera encore longtemps en état et visible. En repartant, je notai la présence d'une tombe récente d'un jeune de BEAUFORT né en 1967 et mort en 1981 (ce nom avait retenu mon attention car la propriétaire de Mélimé l'avait cité au cours de notre conversation) puis celle d'une demoiselle Marie Agathe de RIVAIS de LASALLE décédée au château de TOULY en 1852 (il y a encore aujourd'hui une ferme de TOULY dans le bas du village).
 
Louvergny tombe auguste 1

Après LOUVERGNY, je m'arrêtai au CHESNE. Je trouvai rapidement, sur la gauche dans le cimetière, les tombes d'Henri DOYEN et de sa femme Joséphine de SURIREY de SAINT REMY, fille du premier mariage d'Alexandre de SURIREY, frère d'Hippolyte, avec Julie de FOUGERES. Les tombes se trouvent dans un enclos où elles côtoient une tombe PONSIN. Les inscriptions sont abîmées mais encore assez lisibles, un petit écriteau accroché sur la grille de l'enclos déclare la concession abandonnée.

Poursuivant ma route, je fis une brève halte aux Petites Armoises, village de la famille de COLNET nottamment, dont le cimetière recèle quelques tombes anciennes du XVII° siècle mais malheureusement difficiles à déchiffrer hormis les dates. J'arrivai ensuite très vite à VERRIERES que je savais avoir été habité par Alexandre de SURIREY. Au chevet de l'église, je trouvai encore assez vite une tombe familiale. Dans un enclos, une pierre tombale en pierre jaune du pays surmontée d'une très belle colonne torsadée portant une croix ornée d'un christ portait les deux inscriptions suivantes:
 
 
 
 
 
CY GIT
ALEXANDRINE SURRIREY
NEE LE 22 JUILLET 1806
ET DECEDEE LE 22 MAY 1808
REQUIESCANT IN PACE

CY GIT
M. ALEXANDRE LOUIS DE FOUGERES
ANCIEN LIEUTENANT
COLONEL DE CAVALERIE
AGE DE 68 ANS
DECEDE LE 12.7.1807
REQUIESCANT IN PACE


Au bas de la pierre était rapportée une petite plaque en marbre gris portant le nom de Barbe de LA RIVIERE.

Les autres tombes de l'enclos portaient les noms de:
- Barbe Louise Euphrasie PUTHAUX née OPSOMER décédée en 1817 à 58 ans
- Henri François de PUTHAUX colonel d'artillerie en retraite, commandeur de la Légion d'Honneur, Officier de Saint Louis, décédé le 16 mars 1866, âgé de 83 ans.
- Clémence PUTHAUX née en 1811 décédée en 1855.
- Nathalie LA BRUYERE 1848 - 1925
- Henry DESMARETS 1868 - 1921

Mes investigations terminées je traversai la rue et avisai ce qui me sembla pouvoir être le château de VERRIERES: un édifice d'inspiration plutôt étrangère faisant penser à des maisons comme on en trouve dans le nord de l'Allemagne, avec une façade sur pignon, construit en briques et pierre probablement au début du XIX° siècle, dont l'accès se fait par une grille encadrée de deux pilastres et de deux bâtiments de commun manifestement plutôt du début du XVIII°. J'aperçu alors une personne d'un certain âge dans le jardin et, poussant la grille, me présentai. Je reçu un accueil très chaleureux de Mme JACOBSEN enthousiasmée par les quelques connaissances que j'avais sur sa maison et qui me fit tout de suite entrer à l'intérieur. Elle m'expliqua que son mari était danois et qu'ils venaient de prendre leur retraite dans cette maison qu'elle tenait de son père Monsieur DESMARETS, nom que j'avais relevé dans le cimetière. Nous fîmes ensemble le tour de la maison puis du jardin où nous trouvâmes son mari ; elle m'expliqua qu'il y avait sans doute eu un château plus ancien, me montra l'étang qui comporte un système de bondes élaboré et maçonné manifestement très ancien, et surtout un très important commun de ferme en U construit en briques et daté de 1608 aux dires de M. JACOBSEN.
Verrieres 5
Château de Verrières

Je n'appris malheureusement pas grand chose de plus, Mme JACOBSEN connaissait bien les noms de FOUGERES et SURIREY pour les avoir vu dans les registres d'état civil conservés à la mairie, mais ignorait totalement quand et comment sa famille avait acquis la maison. Au moment de nous séparer, je promis de leur envoyer par écrit tout ce que je connaissait des habitants de VERRIERES.

Reprenant la route de ma zone d'exercice, je ne résistai pas à un dernier détour par BRIERES où j'espérai bien trouver le château de la famille de MOY de SONS où Hippolyte avait rencontré sa première femme.
Il reste malheureusement très peu de choses de ce château qui a subi les affres de la guerre de 14: son emplacement est cependant encore bien marqué par un carré de douves régulier et deux pavillons à un étage couverts d'un toit à la Mansart encadrant un beau portail arrondi en pierre, un ensemble qui laisse imaginer une très belle demeure XVIII°.
 
Brieres 3
Château de Brière

Un peu déçu par ce dernier crochet, je pus reprendre enfin la route de mes reconnaissances d'exercice, satisfait de toutes mes trouvailles et de mes rencontres.
 
Xavier de SAINT REMY


 
* * *

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site