Testament du 21 avril 1783
Archives de la ville de NAMUR - Protocoles notariaux, cote 4310
« Aujourd’huy vingt neuf avril mil sept cent quatre vingt trois pardevant nous notaire soussigné présens les temoins en bas nommés, comparut personnellement le sieur Louis Michel de Surirey de St Rémy de Boissy resident en cette ville lequel allant et venant et jouissant de ses bons sens, mémoire et entendement ainsi qu’il nous est apparu, nous a dit et declaré qu’en la présente enveloppe cachetée en quatre endroits différens en cire rouge du cachet de ses armes, est contenu et enfermé son testament et ordonnance de volonté dernière signé et parafé de sa main en bas d’icelui et cacheté aussi du même cachet de cire rouge en bas au coin d’icelui, voulant qu’il sorte ses pleins et entiers effets par toutes meilleures voies que faire se pourra, non obstant que toutes les formalités requises n’y seroient observées, qu’il tient ici pour insérées, revoquant toutes dispositions quelconque qu’il auroit faites ci devant soit de bouche ou tout autrement se reservant le pouvoir de changer le present quand il jugera a propos.
Ainsi fait, clos et cacheté à Namur le jour, mois et an sus dits en présence d’Ignace Topain bourgeois de cette ville et de Ferdinand Pirlot domestique dud. Comparant, témoins à ce spécialement requis et appellés, lesquels interrogés par moi le dit notaire autant lieu que le dit Sr comparant s’ils savoient ecrire ils m’ont tous repondu qu’ouy et ont signé avec moi,
Louis Michel Surirey de Saint Remy de Boissy
ignace topain
Ferdinand Pirlot
JJJacquet »
« Au nom du Père et du fils et du Saint Esprit, Ainsi soit-il.
Je dis moi-même tout le preambule d’un testament, et mes dispositions suivent.
Je constitue mon fondé de procuration a leur exécution Me Jacques Jacquet notaire, a present ecrivain au Bureau du Sr Hock receveur de l’Etat pour faire l’inventaire de mon mobilier, estimation et vente publique, ramasser l’argent qui pourrait etre entre mes mains, ainsi que s’informer de ce qui me serait dû a Paris du cours de mes rentes sur l’hotel de ville, et de mes pensions annuelles suivant le détail ci-joint,
Duquel total mon intention et derniere volonté est déduction faite de tous frais prealables et indispensables d’en créer une rente viagere ; mais ne pouvant estimer le montant du produit dud. mobilier alors, l’objet de lad. rente viagere est de quarante écus Brabant a 10 p% au capital de quatre cents ecus BB ou valeur de deux mille cent livres de France environ. Desquels quarante ecus, trente trois ecus seraient au profit et sur la tete d’Anne Marie Jancart ma lingère actuelle, dont trois seraient prelevés pour faire dire une messe tous les premiers de chaque mois, et un Escalin a une personne qui devra communier a lade messe pour le repos de mon ame, cette depense montant a trois ecus par an, et lade Jancart pouvant s’approprier led. Escalin en communiant elle-même.
Des sept ecus restans quatre ecus au proffit et sur la tete de Ferdinand Pirlot, mon domestique actuel, et les trois autres ecus, comme charité a la nomme Petit pot d’agneau sa vie durante bien entendu que si ces trois legataires n’etaient plus a mon service, lade rente ne serait point créée que par des dispositions ulterieures, mais neantmoins comme il est stipulé ci-dessus, en faveur des denommés qui s’y trouveraient a ma mort, ainsi que pour les dispositions suivantes
Scavoir que je laisse a Jancart ma lingere de quoi etablir son petit menage, 1° mon lit rouge, dont je me sers, avec les deux matelas, rideaux, courtepointe, traversin, 2° trois paires de draps de domestiques bons, deux douzaines de serviettes, et deux nappes communes, bonnes, et quatre chaises de paille, quatre couverts d’etain, la saliere, deux couteaux, six torchons, la table avec le dessus de toile cirée peinte, un martinet ou chandelier à manche, toutes les poteries de cuisine d’alors, la casserole de fer blanc, plus mon armoire aux chemises du petit cabinet1 .
3° je laisse a Ferdnand Pirlo un couple de mes habits verts, avec vestes et culottes si il y en a et ce qui pourrait se trouver, en bas et autres vetemens, qu’on ne pourrait mettre en vente honnêtement a regler entre mon fils et Me Jacquet.
4° j’ajoute qu’il sera payé a Jancart et Ferdinand le cours entier de l’année de leurs gages commencée et a tous une plaquette par jour, en consommant pains, beure et bierre en provision a la maison comme pendant mes absences, et cela jusqu’à la fin de la vente des effets,
5° a Ferdinand une des petites armoires dont Jancart se sert dans sa chambre pour le linge commun de table, plus mes portemanteaux et coffre de voyage ;
En admettant que le produit de la vente serois excedant a la somme necessaire pour lade constitution des 40 ecus viagers, comme ce superflu devroit revenir, #2 il est naturel de lui proposer de se charger desd. rentes comme je lui conseille par bon contrat signes conjointement avec sa femme hipotequé sur leurs biens immeubles, du païs, et de Paris, avec touttes formalités de sureté pour les interessés, sous conditions que j’exige, de payer par quartier, et d’avance, et sous peine a deffaut de payement, de rembourser le capital et arrerages dans le cours de l’année du defecit, ou manquement ; a peine de restituer, même, effets en nature qu’il auroit pris, et le total en especes qu’on lu auroit remis, comme legue a mon d. fils, restituer dis je, auxd. Legataires viagers à partager en proportion de leur jouissance.
Et cela d’autant mieux et convenable a Mr de Surirey mon fils qu’il pourroit prendre tels effets qui lui conviendroient sans debourser leur valeur, quoi que passés a l’enchere avant, et que le restant du produit en especes a lui remis pourroit pendant des années satisfaire au payement des rentes, et par conséquent point a charge.
Si cependant par telles ou telles circonstances les interessés préféroient tels autres arrangemens, il leur seroit libre sans prejudicier aux droits resultans a Mr de Surirey.
Comme aussi si le sieur Jacquet se départoit de la commission, ou telle autre raison d’opposer a sa gestion, Anne Marie Jancart choisiroit tel notaire ou procureur qu’elle voudroit pour execution de mes volontés, et leurs vacations méritées seroient à prendre sur l’excédent de la somme necessaire a la constitution desd. 40 ecus de rentes.
Pour ce qui est de mon enterrement, je le demande le plus simplement que faire se pourra, me faire chanter un service, et les quarante messes basses d’usage, distribuer douze escalins a des pauvres ; donner a ceux qui venoient au 1er du mois a ma porte encore un mois après ma mort ; mais qu’a ceux qui ne recevoient qu’au bout de l’an, ce qui seroit echu seulement au moment de ma mort comme pour loyer, pains, &. En payant le boulanger, au propriétaire de maisons, pour la derniere fois, le mois courant.
J’offre un petit souvenir a mademelle Grosse, de mon St Suaire avec cadre doré et les medaillons blancs qui l’accompagnent
A Me Jacquet une bague d’or, avec chiffre en or sous une agathe, en petit present.
Ce que signant comme ma veritable et derniere volonté, j’annule touttes autres dispositons antérieures ; a Namur ce vingt un avril mil sept cent quatre vingt trois, lundy de Pasques.
Louis Michel Surirey de St Remy de Boissy »
1 - En marge : une couverture a choisir par elle-même. Boissy
2 - En marge : # mon fils. Boissy
Codicille du 27 octobre 1783:
« aujourd’huy vingt sept octobre mil sept cent quatre vingt trois, pardevant moi notaire soussigné présens les témoins en bas nommés, comparut personnellement le sieur Louis Michel de Surirey de St Remy de Boissy resident en cette ville, lequel allant et venant jouissant de ses bons sens, mémoire et entendement comme il nous est apparu, nous a dit et declaré qu’en la présente enveloppe cachetée en quatre endroits différens du cachet de ses armes sur cire rouge, est contenu et enfermé son codicile et ordonnance de volonté dernieres lequel de sa main cacheté au bas d’icelui du même cachet lequel il veut qu’il soit ses pleins et entiers effets, par toutes les meilleures voies que faire se pourra, quoi que toutes les formalités requises s’y seraient observées, qu’il tient ici pour insérées.
Ainsi fait, clos et cacheté à Namur les jour sus dits en présence de Henry Hucorne Bourgeois maître tisserand et d’Ignace Topain aussi bourgeois y residens témoins à ce spécialement requis et appellés lesquels interrogés par moi le dit notaire autant lieu que le dit Sr comparant s’ils savoient ecrire ils m’ont tous repondu qu’ouy,
Louis Michel Surirey de Saint Remy de Boissy
H :hucorne
ignace topain
JJJacquet «
« In nomine Domini amen
Je soussigné Louis Michel Surirey de St Remy de Boissy certifiant mon testament endossé pardevant le notaire Jacquot et les temoins y nommés en datte du vingt neuf avril mil sept cent quatre vingt trois declare en explication et addition d’icelui de laisser à mr de Surirey mon fils les deux portraits des Ducs de Baufort et à made de Surirey ma belle fille mes belles manchettes de dentelles de Bruxelles et deux autres moindres et à madelle de Surirey ma petite fille mon portrait en mignature, à genoux, vis-à-vis d’une Dame, le petit cadre assortissant de l’emblème en verre, un portefeuil de marocain rouge à clef.
Sur le linge appartenant et servant à mon corps, je laisse à Anne Marie Jean Kart ma lingère sept chemises six mouchoirs de couleur une paire de bas de filssel blanche, les deux rideaux de mes fenêtres de la chambre au dessus de la cuisine.
Je laisse à Ferdinand Pirlot mon domestique toute ma garderobe à l’exception de la belle veste fond d’or brodée d’argent avec tout le reste du linge servant à mon corps.
Pour ce qui est du reste de mon mobilier je veux et entend qu’il en soit fait après ma mort un inventaire pour ensuite être vendu par passée publique y comprenant le vin et toutes autres provisions du ménage, excepté néanmoins mes deux tables de marbre avec de la mosaique de Rome et de Florence que j’apprécie à quinze louis chaque pour le moins, voulant qu’à deffaut d’amateur à plus haut prix elles soient annoncées à Bruxelles par des affiches ce que Mr de Surirey conduira pour le mieux comme de mes tableaux d’Italie à ne pas laisser aller à trop bas prix, ma Magdelaine et la Vierge excédant dix ducats chaque.
Pour ce qui est de ma bourse dans ce moment ci, Ferdinand Pirlot en a toute la connaissance et l’on trouvera dans mon registre les calculs et arrangements de cette fin d’année, etant à observer que mes rentes sur le Roy à Paris me sont dues du premier janvier 1780 deux se montant à sept cents septante six livres de France.
Telle etant ma dernière volonté que je veux qu’elle ait ses effets de la meilleure manière que faire se pourra.
Fait à Namur le vingt sept octobre mil sept cent quatre vingt trois, en présence du notaire Jacquet ici aussi soussigné qui a écrit à mon dictament le présent codicile,
De Boissy
Moi présent comme témoin
JJJacquet »
Ouverture du Testament
« aujourd’huy deux novembre 1783 pardevant moi notaire soussigné présens les témoins en bas nommés, comparut personnellement le sieur Pierre Louis De Surirey lieutenant colonel et chevalier de l’ordre roial militaire de St Louis lequel sieur héritier de Mr De Boissy son père nous a requis de procéder à l’ouverture de son testament et codicile en dattes respectives des 21 avril et 27 octobre de cette année endossés pardevant moi ledit notaire et témoin y nommés, à quoi condescendant avons procédé à l’ouverture d’iceux et avons reconnu qu’ils étaient dans leur entiers et qu’ils n’étaient nullement altérés et les avons trouvés controlés en plusieurs endroits différents et signés de la main dudit Sr De Boissy, et en avons fait la lecture au Dit Sieur comparant, comme s’ensuit
Ainsi fait et passé à Namur les jour, mois et an susdits en présence du chirurgien Brehais et de Ignace Topain Bourgeois y […]
P Brehaye chi
PL De Surirey
Ignace Topain
JJJacquet »
Acte communiqué par monsieur André-M Goffin, Namur.