Créer un site internet

Testament de Pierre François SURIREY de SAINT REMY

Archives nationales, Minutier central
LXXXVII, 1239

Testament de Pierre François Surirey de St Remy
et dépôt du dit testament

 

 

 " + Au nom du Père et du Fils et du saint Esprit.

Je recommande mon âme à Dieu, le priant de vouloir bien me pardonner mes péchés et me recevoir dans son saint paradis.
Je demande d'être enterré fort simplement dans le cimmetière St Laurent ma paroisse, dans la chapelle dudit cimetière, et cent messes aux Récolets vis-à-vis ledit St Laurent pour le repos de mon âme.
Je donne et laisse aux pauvres de ma paroisse la somme de douze cent livres.
Je laisse à Fessard, mon premier laquais: tous mes habits et linge de corps à mon usage, distraction faitte de mes dentelles, d'une robbe de satin bleue à fleurs blanches et de deux autres robbes de perse dont j'ay disposé cy-après; plus cinq-cents livres en argent et une gratification de cent livres par année à commencer du jour qu'il est rentré à mon service jusqu'à celui de mon décès, voulant que la dernière année soit payée en entier dès qu'elle sera commencée; plus les habits et redingotte à son usage, son lit tel qu'il est, en y joignant deux paires de draps de domestique.
Je laisse à mon second laquais, à mon cocher et à ma cuisinière chacun cinquante livres de gratification par année qu'ils auront été à mon service, voulant, comme cy-dessus, que la dernière année soit payée entier dès qu'elle sera commencée; je leur laisse de plus les petits meubles de leur chambre, et au cocher ses habits et redingotte, joignant au lit de leur chambre 2 paires de draps à leur usage. Les legs faits à mes domestiques n'auront pas lieu si, à mon décès, ils ne sont plus à mon service.
Je donne et lègue à Monsieur de Pierrepont, mon ancien amy, des casserolles d'argent, deux petits flambeaux et bobèches d'argent, mon bougeoir et éteignoir d'argent, é caffetières et un petit pot-au-lait d'argent, une boette à thé d'argent, mes boetes à éponge et savonette d'argent, six brochettes d'argent, les cornets, boete à poudre et cuvettes d'argent de mon écritoire et quarante jettons d'argent, de plus touttes mes dentelles, une robbe de satin bleue à fleurs blanches, deux autres de perse, mon paravant de papier des Indes à baguettes dorées, le secrétaire à dessus de marbre de vernis, ma chiffonnière, les bras et feu dorez d'or moulu de ma chambre à coucher, touttes mes estampes montées, le pot-pourry garny de fleurs et magots de porcelaine verte monté en or moulu, les deux pots de fleurs de Saxe, mes deux belles tasses avec leurs soucoupes dorez en dedans, généralement touttes les porcelaines à l'usage de la table, comme plats, assiettes, saladiers, compotiers et moutardiers garnis d'argent, tout mon linge de table, ma petite fontaine sablée, ma bague de brillant jaune entourée de petits brillants et de perle, mais boutons de manche d'or de chemises, la glace du petit cabinet du jardin, un couvrepied d'aidredon couvert de perse, et généralement touttes les provisions qui se trouveront dans la maison, comme bois, vin, sucre, caffé, vin de liqueurs, rataffiat, et généralement touttes les provisions quelconques, pur l'aider à commencer son ménage, reconnoissant que tous les meubles qui sont dans la chambre qu'il occupe chez moy luy appartiennent et que je n'y ait aucun droit, ny mes héritiers.
Je donne et lègue à mademoiselle Robert, demeurant actuellement chez moy, la somme de mille livres, ma montre à répétition d'or, plus mon lit à colonne dans lequel je couche l'été, garny de ses rideaux, dossier, ciel et courtepointe ainsy que du sommier de crain, deux matelas, traversin et lit de plume, la couverture de Constantinople piquée de couleur, autre couverture de perse fond jeaune piquée et un couvrepied de satin bleu brodé et les deux fauteuils de canne couverts d'orillets de perse, et tous les rideaux et tringles des fenestres plus une marmitte de cuivre et deux casserolles à son choix, reconnoissant que les meubles qui sont actuellement dans sa chambre luy appartiennent et que je n'y ait nul droit, ny mes héritiers. Je luy laisse de plus une petite poupetonnière de cuivre rouge.
Je déclare qu'aux termes d'un contrat de constitution de cinq-cents livres de rente du quinze juillet mil-sept-cent-quarante-neuf passé à mon profit et à celuy du sieur Jean Pierre de Pierrepont, bourgeois de Paris, par les syndics et directeur de la Compagnie des Indes, le dit sr de Pierrepont ne doit jouir qu'après moy de la dite rente; je veux et entend  que les interests qui se trouveront deubs au jour de mon décès luy soient remis, quoy qu'il n'en ait pas la jouissance par le dit contrat, luy faisant tout don et legs des dits arrérages.
Je donne et lègue à Monsr Petit, peintre, qui a demeuré longtemps avec moy, les deux confessionnaux, les 4 fauteuils et les huit chaises de camelot vert rayé de blanc qui sont dans le second antichambre de mon appartement; les deux confessionnaux sont de tapisserie et la housse de camelot verd rayé; de plus, la petite commode à dessus de marbre qui est dans ma chambre d'été au 1er étage.
Je donne et lègue à Maury, mon ancien cuisinier, la somme de six-cent livres une fois payée.
Je donne et lègue à madame de Fourqueux, ma nièce, deux bagues, dont une alliance d'un brillant blanc et un couleur de rose, les deux cœurs entourez l'un de karat blanc et l'autre de karat couleur de rose, et une d'un émeraude carré entouré de karat blanc.
Je donne et lègue à madame la marquise de Mirville une tabatière garnie de cercles d'or avec le portrait de madame de Fremeur ma sœur, entouré de brillant, et d'une bague d'un rubis entouré de karat blanc, la priant de la laisser successivement à ses filles voulant la conserver dans la famille.
Je donne et lègue à mademoiselle de Surirey, ma petite-nièce, à mesdames de Comacre, chanoinesses de Miget, aussy mes petites nièces, à chacunes une petite paire de boucle de nuit de la valeur de sept-cent-vingt livres chacune.
Je laisse au petit de Surirey, mon petit-neveu, ma petite montre d'or émaillé avec un cercle brillant  et la chaisne d'acier et les cachets qui y sont.
J'institue mon légataire universel de tous les biens que je laisseray au jour de mon décès, pour en jouir à compter dudit jour, monsieur de Surirey mon neveu, chevalier de l'ordre royal et militaire de St Louis, et, s'il m'a précédé, ses enfants existants au jour de mon décès. J'entends que tous les droits et frais ausquels mes dispositions donneront lieu soient à la charge de ma succession.
Je nomme pour exécuter le présent testament monsieur le marquis de Fremeur, mon neveu, le priant par l'amitié qu'il m'a toujours témoigné de vouloir bien en prendre la peine et d'accepter comme une petite marque de reconnaissance tous mes tableaux et mes livres. Je n'ay jamais regretté pendant ma vie de n'être pas riche et j'ay toujours été content de mon sort; je l'aurois désiré à ma mort pour en donner des marques à tous mes parents, que j'ay toujours tendrement aimé et dont j'ay eü lieu de me loüer, à mes amis et à tous ceux qui m'ont été attachés.
Fait à Paris ce quinze avril mil-sept-cent-quatre-vingt-sept" 

 

 

"dépôt du testament de M. Surirey de St Remy , 29 Xbre 1789, par Thomas Claude Desouches, bourgeois de Paris, y demeurant, paroisse St Paul, rue St Antoine, au nom du marquis de Fremeur.

L'original est placé au rang des minutes de Me Thomé après avoir été "certifié véritable, signé et paraphé en présence des notaires"; il "sera incessamment controlé et insinué".


Sur l'acte de dépôt figurent en outre les mentions suivantes:
"fait 3 expéditions sur papier du testament
fait l'expédition en parchemin
fait l'expédition en papier."

Et sur le testament:
à la fin: "certifié véritable, signé et paraphé au désir d'un acte de dépôt passé devant les notaires à Paris soussignés ce jourd'huy vingt-neuf décembre mil-sept-cent-quatre-vingt-neuf.
Desouches
Morin        Thomé

"Controllé à Paris le 31 Xbre 1789. Reçu pour le testament et codicille soixante-quinze livres quize sols et vu sous la réserve des droits d'insinuation"
Lezan

Et au début, en marge: "expédition en parchemin insinuée le 9 février 1790."

En marge du testament, notés au crayon:
Au sujet des domestiques:
Fessard rentré au service le 1er mai 1777
Le 2e laquais au mois de février 1784
Le cocher en 1789
La cuisinière le 11 mars 1786

Au sujet de la rente constituée par contrat du 15 juillet 1749:
Voir de quelle époque ces arrérages sont dus et dire à combien ils montent.


Surirey de Saint Remy

"Du premier juillet mil-sept-cent-quatre-vingt-neuf. J'ajoute au legs que j'ay fait à mademoiselle Robert, actuellement épouse de m. de Pierrepont aussy dénommé dans mon testament, cinq paires de draps de maitre à mon usage et une couverture piquée de pequin jeaune brochée de bouquets. Je confirme au surplus tous les legs de mon testament, voulant qu'il soit exécuté dans tout son contenu et que les frais de délivrance desdits legs cy-dessus soient à la charge de ma succession.
Fait à Paris ce premier juillet mil-sept-cent-quatre-vingt-neuf"


Surirey de Saint Remy

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site

×