Notre Président d'honneur, Henry de Surirey de Saint Remy, qui présida la Fédération de 1961 à 1972, après avoir assuré le secrétariat depuis sa création en 1949, est décédé le 21 décembre 1994, à Paris. il repose dans le village de Vendée où il aimait retrouver le calme champêtre et y réunir sa famille. Né le 16 octobre 1908, à Saint-Nicolas-du-Port (Meurthe-et-Moselle), il était issu d'une famille anoblie par charge, qu'avait illustrée dès le règne de Louis XIV, Pierre de Surirey de Saint Remy, lieutenant du Grand Maître de l'artillerie et auteur d'un Mémoire d'artillerie (1697), fort apprécié en son temps.
Après une licence d'histoire, il entra en 1933 à l'Ecole nationale des chartes et en sortit archiviste-paléographe, après avoir soutenu une thèse remarquée sur jean II de Bourbon, duc de Bourbonnais et d'Auvergne.
De 1937 à 1947, il fut archiviste aux Archives nationales. Puis, changeant d'orientation professionnelle, il entra en 1947 au service de la Préfecture de la Seine comme conservateur adjoint à la Bibliothèque historique de la Ville, alors installée rue de Sévigné dans l'hôtel Le Peletier de Saint Fargeau. Dès lors, et jusqu'à sa retraite, sa carrière se confondit avec le destin de cet établissement, d'abord sous la direction de Jean de La Monneraye, puis comme premier responsable à partir du 1er octobre 1953 et jusqu'au 1er août 1974. Il en avait été nommé conservateur en chef en 1955. Il lui revint alors de suivre, avec un soin méticuleux, les travaux de restauration de l'hôtel de Lamoignon et les aménagements intérieurs, en vue du transfert, prévu de longue date et longtemps différé, des collections de la rue de Sévigné à la rue Pavée. Dans une élégante plaquette, il fit l'historique de la demeure aristocratique qui accueillait les fonds dont il avait la garde et présenta le nouvel établissement. Le transfert des collections eut lieu entre janvier et octobre 1968 et certaines journées de déménagement en mai furent mouvementées. Dans le cadre de ses attributions, il encouragea l'inventaire des collections, la rédaction d'un nouveau catalogue des manuscrits. Il joua un rôle important au sein de la Commission des travaux historiques de la Ville de Paris chargée de la célèbre "Collection verte", travaillant obtenir les crédits nécessaires et les collaborations utiles, veillant sur les publications dont les épreuves étaient soumises à sa critique vigilante. Il assura personnellement l'édition et l'annotation du tome XVIII et, avec l'aide de Monique Langlois, celle du tome XX des Registres des délibérations du Bureau de la ville de Paris. A l'occasion de diverses expositions et du Festival du Marais, il collabora aux catalogues et programmes de ces manifestations. Car l'histoire de Paris était au coeur de ses préoccupations. Il lui consacra nombre de contributions.
Mais c'est comme animateur des Sociétés d'histoire et d'archéologie de Paris et de l'Ile de France qu'il joua, pendant un quart de siècle, un rôle de premier plan. Très tôt, il adhéra à la Société de l'histoire de paris et de l'Ile de France. De 1947 à 1962, il en fut successivement le Secrétaire adjoint, puis le Vice-président et en assura la présidence de 1962 à 1965. Toujours membre du Conseil d'administration, il assista régulièrement aux réunions de la Société jusqu'à ses dernières années.
En 1949, André Lesort l'associa à l'aventure de la (re)création de la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile de France. Il en assura le secrétariat, puis succéda à André Lesort en 1961. Il s'attacha particulièrement à rassembler le plus grand nombre de ces associations vouées au passé de la capitale et de sa région. Du groupe initial de 19, on était passé à 50 en 1972. Mais c'est aux publications de la Fédération qu'il a apporté, tout au long de ces années, un intérêt soutenu. Il examinait soigneusement les propositions de contributions, lisait minutieusement tous les manuscrits, discutait longuement avec les auteurs des possibles améliorations, attachant un soin tout particulier à la présentation matérielle et à l'appareil critique de chaque article. Ainsi eut-il la responsabilité de la publication des tomes 1 à 20 des Mémoires. Par la suite, il donnait volontiers son avis autorisé et se faisait une joie de couper les pages d'un nouveau volume. En 1960, après la publication par Anne Terroine du Répertoire des Sociétés savantes de la région parisienne, il décida de faire du Bulletin une Bibliographie analytique des publications d'histoire et d'archéologie concernant Paris et la région parisienne. Sept livraisons en six volumes furent publiés avec la collaboration de toute une équipe pour le rassemblement des références et la rédaction des notices. Travail considérable, condamné à prendre du retard et dont la diffusion demeura insuffisante, malgré son intérêt reconnu. Attentif à établir des contacts entre les membres des société fédérées et à la mise en valeur du patrimoine francilien, il prit l'initiative d'excursions annuelles avec le concours infatigable de Robert Jarry, puis de Bernard Mahieu.
Dès 1966, en collaboration avec la Société d'histoire du droit, il avait associé les fédérés à un colloque d'histoire du droit parisien, premier essai de rencontres consacrées à l'histoire de l'Ile-de-France.
Ayant souhaité, à la fin de 1972, abandonner les responsabilités de la Présidence, il continua, comme Président d'honneur, à participer activement à la vie de la Fédération, assistant régulièrement aux réunions du Bureau ou de la Commission de publication, aux Assemblées générales et aux "Journées des présidents", ainsi qu'aux colloques d'histoire régionale organisés tous les trois ans depuis 1974. Il est certain qu'il aurait aimé célébrer avec nous, en 1999, le cinquantenaire de notre institution.
Officier des Palmes académiques depuis 1964, il avait été fait chevalier de la Légion d'honneur en 1965 et élevé au grade d'officier de l'Ordre national du Mérite en 1971.
Douloureusement touchée par cette disparition, la Fédération se recueille dans le souvenir de son ancien Président et de son Président d'honneur et s'associe au deuil de sa famille.
Béatrix de BUFFEVENT. Jean JACQUART.
CURICULUM VITAE